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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 18:25

Sur les blogs, notamment "littéraires", ce n'est qu'un cri, ou plutôt que des mots-cris, contre Michel Onfray.

 

Et pourtant, je viens de finir son "magnétisme des solstices", et j'y ai non seulement trouvé de précieuses idées, mais encore des arguments tout-à-fait recevables.

 

Finalement, et avec le recul, je trouve que la seule chose qu'on puisse lui reprocher, outre son orgueil intellectuel à la Sean Connery dans "le nom de la Rose", c'est l'objurgation, façon khmer philosophique, de vivre une "vie philosophique". Qu'il voie dans le monachisme comme l'écho du jardin d'Epicure, soit. Mais qu'il préfère, au nom d'un "engagement" sincère, juger de la  valeur des idées à l'aune de la vie réelle de leurs  producteurs, je trouve, pour parler comme une héroïne de l'ignoble Bégaudeau, qu'il "abuse grave".Ca l'amène à étriller Freud, et à vivre "au rythme des cloches de l'abbaye bénédictine sise près de sa maison". Un comble...

 

Il s'appuie sur La Boétie, Démocrite et les libertaires du 19è, Proudhon en tête. Soit encore. Mais il oublie que la "servitude volontaire", si facile, d'après lui,  à rejeter d'un haussement d'épaules, est surtout affaire d'histoire collective, et non individuelle.La coercition sociale, ça existe, et nous devons tous faire avec.

 

Comment vivre de manière philosophique, ou féministe, ou authentiquement de gauche, ou écologiste, ou libertaire, etc., dans une société dont les rouages n'ont certes pas besoin de ces théories ? Je revendique la non-responsabilité de mon mode de vie, si l'on ne m'a pas donné, ou si je n'ai pas acquis, les moyens de le critiquer. Freud était un salaud ? Mais pouvait-il être autre que sa place précise dans la société (fasciste, je le rappelle tout de même) de son temps, et dans les préjugés de sa classe sociale ? Bibi je trouve que Freud a bien secoué le cocotier quand même. Que, dans la vie réelle, il se soit montré âpre à la reconnaissance et aux jouissances qui en découlent, en fait, je m'en fous un peu.  Il a ouvert la boîte de Pandore de la sexualité, et a regardé dedans. Qu'il n'ait été ni le premier, ni le seul, que la postérité se soit trompée en le portant au pinacle, qu'importe dans le cours des siècles ?

 

Surtout qu'à force de manier le bâton moraliste, il vous revient à la figure. Gare à Onfray, s'il s'avise de prendre le train en première classe. Les moqueries repartiront de plus belle.

 

perso, plutôt que de prôner l'exemplarité d'une vie philosophique sans tache, je revendiquerai plutôt l'abolition des classes à la SNCF, vers le haut évidemment. Le petit carré de tissu blanc des repose-tête, changé à chaque voyage, devrait être de règle partout, pas seulement pour ceux qui en ont les moyens...

 

mais évidemment, je dis ça je dis rien.

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 08:48

Le ciel a beau être clair pendant la journée, nous voici en plein novembre. Il faut ressortir les gros pulls, ceux qui mettent plusieurs jours à sécher après lavage, et réendosser les manteaux, qui alourdissent les démarches les plus légères. Le jardin est givré au petit matin, désolé ensuite, avec les feuilles humides qui traînent à terre.

 

C'est le moment de prendre sa respiration, de faire le gros dos, pour affronter les mois noirs qui arrivent ; de se rassurer, en contemplant les conserves rangées à la caves, les noix mise à sécher dans le cellier, le pellet ensaché sagement sous le hangar, et  qui chauffera la maison. Et vivement, n'est-ce pas !

 

vite-vite-chere-marie.jpg

 

 

C'est aussi le moment venu de mariner les harengs, à la mode dieppoise.

 

La recette est aussi facile que les jeux de mots à faire :

 

Préparez un bouillon, éventuellement avec du vin blanc, faites-le refroidir, enfin plongez-y vos harengs pendant toute une nuit.

 

Le lendemain, prenez une grande terrine, avec couvercle. Epluchez des carottes, émincez des oignons, prévoyez des clous de girofle, du thym,  et des feuilles de laurier.

 

Dressez, dans la terrine, une couche de légumes, puis une couche de harengs, de nouveau les légumes, de nouveau les harengs, et ainsi de suite.

 

Faites cuire au four, puis recouvrez d'huile, fermez la terrine, laissez macérer.

 

Voilà.

 

 

1580878.jpg

 

 

 

 

 

 


 

C'est d'une facilité déconcertante, mais l'essentiel n'est pas là.

 

L'essentiel, c'est la Foire aux Harengs.

 

Partout sur la côte, et jusque dans l'intérieur des terres, la même scène va se répéter. A Forges-les-Eaux, c'est le jeudi matin que cela se passe. Vous prenez la rue du Bout-de-l'Enfer, vous arrivez sur la placette :   dans le tohu-bohu !

 

Le poissonnier a embauché des aides, et de grosses marmites, à l'arrière, envoient des fumées bouillonner dans l'air. On tranche, on coupe, on lave, on vide ou  éviscère, si l'on peut dire ainsi pour des poissons, on blanchit à tour de bras... Tout s'active, et vous n'aurez pas droit, aujourd'hui, à la poignée de main habituelle et commerçante. Tout juste le marchand vous présentera-t-il son coude, qu'il faudra serrer vivement. Les mains sont pleines d'écailles, qu'on ne prend pas la peine d'essuyer.

 

Quelle bagarre : les clients se pressent vers les beaux poissons, massés sur l'étal et présentant leurs flancs blanchis. C'est le rendez-vous de l'abondance...

 

Comment oser ne demander que trois ou quatre poissons, alors que les prix sont aussi bas que les poissons nombreux ? Un euro cinquante le kilo, bien pesé !!! Vous ferez comme les autres :  vous passerez devant le chat, assis au coin de la rue, qui fixe d'un oeil patient, rusé et attentif la scène, et repartirez chargée des deux côtés,  les bras cassés et tirant vers le sol.

 

Les supermarchés peuvent bien tenter de s'aligner, avec leurs tentes blanches au milieu des tristes parkings : seuls quelques anglais s'y feront prendre. Les normands, eux, savent que la vraie Foire est là, dans l'air humide et déjà trop frais : ruisselante et luisante, comme le dos lisse des beaux poissons d'argent. 

 

 

 

(PS : le livre "vite, vite, chère Marie", est charmant, féministe et délicieux. Si, si !)

 

 

 

 

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 15:25

Et dire qu'avec un sérieux, un aplomb et une innocence absolus, j'ai pu écrire ici même que ma tâche me semblait terminée, une fois Clopinou muni d'un bac en poche et d'une majorité légale...

 

Mais il y a toujours quelque chose de neuf aux galeries Clopinettes.

 

Nous voici devant (roulement de tambour) :

 

LE DRAME INFORMATIQUE

 

tac.

 

Ca commence par un coup de fil sur les 20 heures du soir, avec une petite voix qu'on essaie de contrôler mais qu'on sent bien qu'il en faudrait peu pour qu'elle bascule dans une ambiance aussi gaie que les deux orphelines.

 

Le Clopinou nous annonce d'abord qu'il est dans la merde pour le lendemain : un devoir collectif auquel il participait, ne pourra être rendu...

 

Ah bon ?

 

Ben oui, c'est parce que... (petit tremblement angoissé du fond de glotte)

 

Ouiiiiiii ? (façon Muriel Robin, doigts tendus et écoute maximum, avec invisible mais présente une petite lampe rouge qui clignote...)

 

L'ORDINATEUR FAIT LE COUP DU MANITOBA. IL NE REPOND PLUS, mais alors plus du tout.

 

Evidemment, nous tentons de relativiser, donnant ainsi l'occasion à Clopinou, qui oscille entre colère et super grosse déprime, de nous avouer l'étendue du désastre.

 

 

L'ordinateur semble définitivement pété. Pas une seule sauvegarde des trois mois de cours, de fiches de lecture, de compte-rendus, de devoirs, d'exposés, des 75 heures de boulot par semaine. Pas de petite clé USB, pas de disque dut de stockage, un Clopinou affolé et un Clopin qui se veut rassurant  ("toutes tes données sont forcément sur ton disque dur, et on peut forcément les rattraper") mais qui merdoie gentiment.

 

Appel est fait à l'aide internationale, l'Organisation Naturellement Goncernée, à savoir le frère ingénieur informaticien du Canada.

 

Mouiiiiiiii...

Ca m'a l'air assez compliqué : il faut des câbles spéciaux, le guide du navigateur perdu dans le sahara d'apple, l'appel  à l'ONU et le lexomil.

 

 Clopinou est effondré. Je sens qui si je profite du moment pour lui servir du Kipling,"si tu peux voir en un instant détruit l'ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir", certes Clopinou sera un homme, mon fils,  mais il aura quand même une grosse envie de me dire de fermer mon clapet...

 

Clopin part demain à Paris.

 

Et moi je me demande quand cela va-t-il s'arrêter, les désopilantes aventures Clopinoutiennes, mmmh ?

 

"

 

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 16:53

Il me semble, sans y avoir jamais vécu, connaître Argentan : transposez cette petite ville de l'Orne à l'Eure, et vous aurez Bernay... Dans les sentiments complexes qui me rattachent à ma ville natale, il y a d'abord le souvenir d'une pesanteur,  d'une  lenteur, d'une  pusillanimité qui écrasaient les toits , et les âmes. J'y suis retournée il y a peu,  d'abord pour y rencontrer François Bon, puis entraînée par un ami qui m'a fait rencontrer LE militant associatif-d'extrême-gauche de l''endroit. Un brave garçon ?

La ville a changé, en mieux. Mais les esprits sont ainsi faits que les préjugés, la peur de l'autre et du qu'en dira-t-on, la tendance à l'immobilisme et à la réaction, doivent y perdurer, tout comme à Argentan, si l'on en croit Michel Onfray.

 

Il livre, dans une interview donnée à Rue89, les raisons de son départ. En gros, lassitude devant les combats à mener pour les choses les plus simples, non reconnaissance des bons services accomplis et mort de son épouse. On sent le type qui a envie de changer d'air, et qu'il ne faudrait pas pousser beaucoup pour qu'il en dise plus long.

 

Mais ce qui m'a intéressée, c'est la réaction de l'Argentonnais lambda qui lui répond. Un vrai poème, cette réponse. Alambiquée, sournoise, langue de bois dissimulée sous un "témoignage" pseudo sincère : du grand art de la pesanteur... L'auteur, en gros, n'a qu'un reproche à faire au Grand Homme : c'est d'oser dire qu'il n'aime pas les gens qui ont le pouvoir à Argentan. Mais évidemment, il ne peut pas avancer cela tout de go. Alors il ruse. Il oppose au philosophe le professeur du lycée, qui,  lui, n'est-ce pas, n'a pas donné d'interview lors de son départ en retraite (le fait que ce prof de philo soit un parfait inconnu n'entre pas en ligne de compte, ben tiens !) . Il sous-entend que pour aimer vraiment un endroit, il faut d'abord s'en enfuir (bon, là c'est ce que bibi j'ai fait pour Bernay, mais je ne crois cependant pas que ce soit une condition sine qua non, parce que moi ça ne m'a pas donné envie d'y revenir, ahaha). Il reprend la liste des évènements que la simple présence d'Onfray  a fait naître, mais en les minimisant : les artistes venus présenter leur spectacle ? Ca évitait simplement de prendre sa bagnole pour faire quarante kilomètres. La renommée du philosophe ? Juste un "plus" dans la conversation, et encore : l'auteur laisse entendre que pour le vulgum pecus, le nom d'Onfray est inconnu... L'université du goût, les jardins potagers ? Passés sous silence...Bref, si Onfray n'aime pas le pouvoir à Argentan, c'est qu'il n'aime pas Argentan, voilà, le tour est joué.

 

Ca m' a fait rigoler cette mauvaise foi. Rire un peu jaune, d'ailleurs, pour des motifs personnels. Bernay ressemble tant que cela à Argentan ? En tout cas, on comprend qu'Onfray, qui n'a plus rien à y faire, soit un peu aigri.

 

Ca m'a fait penser à Pialat et son "vous ne m'aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus". A lire la réponse de l'argentonnais courageusement anonyme qui a pondu sa petite réponse du berger à la bergère, on comprend mieux Onfray : le Pialat de la philosophie !

 

PS : je viens de vérifier et je tiens à rectifier. L'anonyme n'en est pas un, il livre son nom. Parfaitement inconnu, du reste...

 

 allez, tiens, une musique rurale pour la peine :

 

 

 

 

 

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 12:28

Maintenant que j'échappe à l'atmosphère délétère du blog assoulinien (où l'on croise des royalistes, des allumées,  des droits dans leurs bottes et des pavaneurs), je retrouve le goût des choses simples : j'ai craqué, hier, chez la marchande de journaux, sur le dernier livre de Michel Onfray "le magnétisme des solstices".

 

Il s'agit de chroniques miscellaniennes, c'est-à-dire sur un peu tout et n'importe quoi. Du copinage à la petite réflexion quotidienne. De l'auto-encouragement (le combat contre l'institution, l'athéisme militant) à des réflexions philosophiques pur jus. Une montagne de références, et un ton disons sans réplique.

 

Et toujours cette clarté dans l'expression qui fait que je passe d'une biographie de Prosper Alfaric à la critique du Deutéronome sans effort, me laissant guider par Onfray : il écrit tout haut ce qu'il pense tout bas, il n'y a qu'à se laisser prendre par le rythme (soutenu quand même, hein, ce n'est pas du San Antonio) et la clarté de l'argumentaire.

 

Je n'ai qu'un regret : le combat contre le christianisme est ici prépondérant ;  certes,  je n'ai pas fini le livre, mais je crois que le philosophe ne s'attaquera guère, dans ces pages, aux autres monothéismes, et spécialement à la religion musulmane. 

 

Or, j'ai franchement besoin d'arguments : le Clopinou, assis sur le vertige de ses dix-neuf ans et de sa réussite scolaire, se dit "attiré par cette religion", et tente (en vain, nous résistons farouchement, son père et moi !) de nous "coincer" en argumentant à l'aide de deux leviers : l'hypothèse d'une volonté présidant au fameux "big bang", et le doute sur la vie après la mort, le tout enrobé de concepts philosophiques mal digérés. 

 

Nous sommes atterrés, et me voici de nouveau inquiète, et bouleversée.

 

Je ne veux pas entrer dans ce type de polémique avec Clopinou. Nous avons été -pour une fois- extrêmement clairs et logiques dans notre démarche, Clopin et moi. Spéculations intellectuelles, voire goût pour la spiritualité, très bien. Mais que Clopinou garde ce genre d'interrogations pour lui, et ne vienne pas déverser dans nos chaussures d'athées militants sa ragoûnasse mystique.Nous avons le droit de laisser la religion derrière notre porte, c'est notre liberté à nous. Que Clopinou la laisse donc dehors, quand il franchit notre seuil...

 

Cette position a au moins le mérite de la clarté, mais du coup, elle me prive de certains arguments, que je pourrais servir à Clopinou : celui-ci tient de moi une sorte d'honnêteté intellectuelle  qui devrait lui permettre d'admettre la justesse de certains de mes propos. De même que je nie pas les bornes du savoir scientifique, d'ailleurs, en contrepartie.

 

M'enfin passer de spéculations sur le big bang à la religion musulmane, ça me dépasse. J'y vois une manipulation subie par mon fils, en direct de la mosquée de Beauvais, fréquentée assidûment par un de ses camarades.Même sentiment, même punition : nous avons demandé à ce "Zac" de quitter l'appartement que nous payons pour Clopinou. Libre à eux de se voir ailleurs, mais pas chez nous.

 

Et nous avons laissé le choix au garçon : s'il s'obstinait et se convertissait, très bien. Mais dans ce cas, qu'il finance ses études seul. Nous lui garantissions le gîte et le couvert, il restait bien entendu notre fils, mais nous ne financerions pas les études d'un musulman (ni d'un nouveau converti dans un quelconque des monothéismes offert sur le marché clérical). Clopinou a choisi : il privilégie ses études, donc accepte les termes du marché : silence là-dessus à la maison, plus de Zac, et le travail scolaire d'abord.

 

Je suis passablement bouleversée par Clopinou, qui est à mon sens le dernier des jeunes gens à avoir des problèmes identitaires (que je peux comprendre chez un Zac) et qui ne peut ignorer à quel point il nous blesse dans nos convictions : peut-être est-ce le but recherché ?

 

Je ne le crois pas, mais m'étant privée, par l'imposition du silence sur ces questions chez nous, de toute discussion sur ce thème avec Clopinou, je ne sais plus trop à quel saint me vouer (si j'ose dire).

 

Michel Onfray pourrait-il m'aider ? Clopinou est en demande réelle de confrontation, de réflexion. Et Onfray possède jusqu'au dernier écrou la boîte à outils nécessaire pour l'aider à constuire une réflexion qui tienne la route...

 

Allez savoir...

 

 

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 11:58

Les premiers retours de lecture de mes "petites histoires..." sont plutôt bons, voire carrément élogieux. Oui, mais voilà : ils sont émis par des amis, soit de Clopin, soit de moi-même, soit des deux. Donc de personnes a priori bienveillantes...

 

Bien sûr, j'ai eu aussi la "caution", l'appréciation positive, de personnes inconnues. Les écrivains en herbe, en germe ou déjà bien poussés de SCRYF, par exemple. Tel ou tel visiteur, prestigieux ou non, de ce blogounet... Telle  missive d'une personnalité littéraire (comme Michel Polac, qui m'a un jour envoyé une lettre commençant par  le magique sésame : "je vous confirme que vous êtes un écrivain"....). Voire même les refus d'une ou deux maisons d'édition, argumentés par exemple par ces surprenantes paroles "avoir du talent ne suffit pas pour être édité" (??? !!!)...

 

Mais là, il s'agissait de textes épars, lancés comme on jette un caillou dans une mare, pour en contempler les cercles grandissants. Non de cette modeste mais néanmoins construite entreprise : un "vrai" livre, avec début et fin, progression qu'on espère dramatique et durée interne.Le tout en 70 pages seulement, ahahah, mais  justement...

 

Et puis je suis ainsi faite qu'une critique, même visiblement infondée ou de mauvaise foi, me touchera plus sûrement, m'atteindra au coeur, bien plus que n'importe quel éloge. En vrai, je ne supporte pas le bien que l'on dit de moi. J'ai toujours tendance à y déceler de la bienveillance aveugle, au mieux,  à y  renifler l'hypocrisie ou la manoeuvre, au pire. Ma première réaction est toujours de me boucher les oreilles, de rentrer dans mon fort (intérieur, ahaha). De m'enfuir à toutes jambes, pour ne pas risquer de succomber au plaisir de la flatterie...

 

Donc, une seule solution, mon garçon : provoquer la critique. Aller proposer mon texte aux yeux les plus malveillants que je puisse trouver. Défier l'ennemi, quoi !

 

Je pourrais aussi envoyer mon livre chez Assouline, et lui demander son avis. Mais d'une part, j'ai définitivement  arrêté tout commentaire sur la République des Livres. Et d'autre part, aller emmerder ce pauvre auteur, qui doit déjà être sollicité de partout, franchement. Et au nom de quoi, je vous prie ? De plus, songez que depuis un an, il est même juré Goncourt, et que cela ressemble fort à un recrutement quasi "professionnel", tant la place de juré lui va comme un gant.Je ne voudrais certes pas qu'il se méprenne sur une quelconque sollicitation de ma part, ahahah !

 

D'ailleurs, à ce sujet, je vais me permettre une incise : Pierre Assouline n'est juré Goncourt (sur le fauteuil de Mallet-Joris) que depuis un an environ. Or, il nous a déjà offert une série d'émissions sur france Culture et publié dans la foulée un livre sur les "déjeuners de Drouant". Et à l'occasion du dernier Goncourt, c'est  lui que les médias ont été chercher, afin d'avoir le témoignage live d'un décideur d' impétrant.

 

Je l'ai à cette occasion entendu affirmer que les "jurés Goncourt sont en fait une bande de potes"... Et je me demande comment cette bande de potes, plutôt discrète derrière sa Présidente, réagit à cette énergique mise en avant, fort  honnête au demeurant, mais cependant  : l'ont-ils adoubé ? Ou bien assistent-ils, un peu fascinés, à la montée en renommée du dernier d'entre eux ?

 

Bref, et fin de l'incise, j'en suis arrivée à la conclusion qu'il me faut l'avis d'un ennemi. Un bon, un vrai,  pourvu de solides motifs de détestation et armé de mauvaise foi.

 

Ma couronne  de Reine des Gueuses est à ce prix : un ennemi, sinon rien !

 

(les éventuels candidats peuvent s'adresser à clopinetrouillefou@gmail.com...)

 

 

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 16:04

Les moulins et les éoliennes ont un point commun : leur existence découle des besoins impérieux, matérialistes et malins des êtres humains.

 

 Leurs fonctions sont identiques : moudre la farine, l'olive, les pommes ou encore produire de l'électricité, bref, amoindir l'effort musculaire et humain.

 

 

Mais ces serviteurs zélés sont aussi ailés.

 

Et comment croire que ces ailes ne sont là que pour la terre, alors que le ciel entier, visiblement, les attire ? On dirait, en les voyant, qu'ils brassent indéfiniment le  désir humain, nietzschéen, du vivant : être enfin libéré des contraintres terrestres...

 

Bref.

 

 

Petite poésie moulinière, scandée et murmurée :

 

"pour toi

pour toi

pour toi

pour toi

mon coeur

mon coeur

ne bat

que pour toi"

 

Et c'est assez, dirons-nous, pour aujourd'hui.

 

 

 

 


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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 13:06

Je me promenais quand  un ange passa. Mais comme il était accompagné d'un mauvais quart d'heure, j'ai préféré changer de trottoir.

 

Noël commence à s'approcher. La forêt est de mauvaise humeur : les sapins vont encore se faire enguirlander.

 

Sur le blog d'Eric Chevillard, hier, en réponse à une fictive interview, j'apprends avec surprise que l'écrivain gagne sa vie grâce à des "produits dérivés".  Quid ? Le blog (*) d'Eric est vierge de toute publicité. Je ne l'ai jamais vu (contrairement à Beigbeder, écrivain mondain) vanter publicitairement les vertus, par exemple,  des couches-culottes (la dérive des incontinents). Alors quoi ? Il vend des tee-shirts ???

 

 

 

 

(*)  :d'ailleurs, c'est un des rares, voire l'unique blog, pour lequel je serais prête à payer un abonnement... Pensez-y, Eric Chevillard !

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 13:01

 Ce sera, samedi, Bernay  sur l'heure !  C'est mon pote Philippe qui en a eu l'idée : nous allons faire un tour là-bas, lui et moi, les bras chargés.

Pour lui, il s'agit de la première  brochure de l'histoire ouvrière de Rouen et de sa région (Mémoires des mouvements ouvriers)  : c'est sur les grèves de 1848, le second numéro parlera de la guerre d'Algérie.

 

Pour moi, il s'agit bien entendu de mes petites histoires familiales et nombreuses, dont quelques unes se déroulant à Bernay, qui a eu l'honneur de me voir naître dans ses murs. Le fait que je m'en sois enfuie à toutes jambes, à 18 ans, n'entre pas en compte, ahahah.

 

Nous allons déposer nos précieux chargements dans les librairies du coin, et rencontrer le pote de mon pote, qui est LE militant associatif du coin et organise une fête du livre tous les ans à Brionne.

 

Et nous allons bouffer de la madeleine clopinienne, je ne vous dis que ça. L'école maternelle,  primaire, le collège, le lycée, le presbytère, l'église, les maisons de mes parents, et l'endroit où un garçon m'a bisoutée pour la première fois...Saint Quentin des îles, la Charentonne et le Cosnier...

 

J'écoutais ma mère chanter Syracuse...

 

 

 

 

 

ah là là...

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 12:34

Outre la bonne nouvelle du Nobel de littérature, tombé dans l'escarcelle d'un Alice Munro de quelques quatre-vingt printemps, il y a la diffusion, sur Arte, de "Top of the Lake" de Jane Campion, que j'attends impatiemment.

 

J'ai la plus grande admiration pour le travail de Campion, et la plus grande passion pour ses films. Un ange à ma table, la leçon de piano... Mais aussi le bouleversant Sweetie.

Certes, un Pierre Assouline a remarqué le travail de Campion dans un film comme "Bright Star". Mais, à mon humble avis, il y a eu comme un malentendu sur ce film. Tout ce que je sais, tout ce que j'ai vu du travail de Campion est éminemment "fémnin". Je ne veux pas dire par là qu'il y aurait un cinéma "sexué", je ne pense même pas à une littérature sexuée, c'est dire ! Mais que le champ d'investigation, le sujet, et l'angle de vue, sont, eux, inscrits dans la féminité. De la même manière qu'une écrivaine comme Tracy Chevalier laboure le champ d'une histoire féminine s'inscrivant, têtue, au coeur même des oppressions, sociales, politiques ou religieuses (voire "scientifiques", comme dans "prodigieuses créatures"), de même Jane Campion, de film en film, met au jour les sentiments féminins, creuse leurs réactions face aux positions qui leur sont imposées. Ca donne Holly Hunter dans la Leçon de Piano, et je dois dire que, bibi, je n'ai pas regardé Bright Star comme le destin de Keats, mais bien comme le parcours de Fanny Brown !

 

L'autre bonne nouvelle, c'est que Jane Campion, de par sa célébrité et son talent reconnu, va amplilfier le phénomène des "séries". Celles-ci sont toujours en butte au mépris de ceux qui ont fermé le poste, après le premier épisode de "Dallas".  A raison, certes, mais la roue tourne, et les séries sont en train de bouleverser l'univers de l'image. Une série de Jane Campion risque d'être novatrice sur bien des plans. Notamment le traitement des personnages féminins, j'y insiste encore.

 

Je sera inévitablement devant le poste...

 

Et c'est évidemment sur Arte.

 

 

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