Ce blog entre doucement dans une phase de sommeil, mais cela est tout simplement dû à la correspondance que j'entretiens désormais avec Clopinou (parti "se préparer" à Paris...) : elle me prend du temps, mais, pour de vrai, elle me fait souvent rigoler.
Pour ne pas trop vous délaisser, je vous en reproduis ici même un petit exemple, rien que pour vous faire partager la chose !
Clopinou :
- (...) Sinon, que penses-tu de l'apport de la théorie du cycle de vie de Modigliani dans le paradigme Keynésien de la consommation déterminée par une propension marginale à consommer? C'est ce que j'étudie en ce moment même... (...)
Sa mère :
- (...) Ahhhhh, Keynes (soupir ému) ! Ami de Woolf, membre des Bloomsbury (non, ce n'est pas une marque de fringues), créateur d'une théorie qui cassait le libéralisme pur et dur qui voulait qu'on laisse opérer, en tout lieu et pour toute chose (même pour le travail humain), la loi du marché, offre et demande.
Lui proclamait que non, qu'il fallait injecter de la demande via l'intervention de l'Etat.
Autrement dit, si vous laissez faire les choses, Papy Marx avait raison, ça va être la jungle là-dedans, ou plutôt une belle bagarre entre capital et travail, mais in fine ça deviendra improductif. Certes, le capital peut pressurer le travail tant qu'il lui plaira, mais si plus personne n'a de pognon pour acheter toutes les belles choses à consommer, qui c'est-y qu'à tout faux, hein ? (tu remarqueras qu'en plus, les pauvres en chieront un max, pardon un marx, mais ça n'est pas le sujet, Keynes c'est pas Zola, hein.)
Donc Keynes remarque finement que l'intervention sociale de l'Etat est nécessaire pour garantir un niveau de consommation qui permet à l'ensemble de l'économie capitaliste de tenir debout, enfin de guingois avec des hauts et des bas et de l'inflation et quelques guerres par ci par là mais debout.
Smith avait "découvert" qu'une main invisible transformait miraculeusement la somme des intérêts particuliers en intérêt général. Keynes affirme que l'intérêt général étant que le système libéral perdure, il faut donc doter les pauvres qui n'ont rien d'autre à offrir que leur force de travail, de pouvoir quand même consommer, même quand le capitaliste à gros cigare n'en n'a plus rien à foutre, de leur offre de force de travail... L'intérêt général devient chevillé aux intérêts particuliers des crève-la-faim, à qui il est même autorisé de se constituer une petit épargne, oh pas grand'chose hein faut pas pousser Mémé dans les sorties...
Je pense donc que le paradigme keynésien de la consommation déterminée par une propension marginale à consommer est la formule détaillée et précisée de mes élucubrations ci-dessus; A savoir la détermination précise du rôle de l'Etat et du pognon à injecter pour que le système tienne...
Modigliani est évidemment un des plus grands peintres du 20è, mais son homomyme était prix nobel d'économie. Il a simplement affiné la théorie keynesienne, au sujet de l'épargne, en remarquant que celle-ci fluctue d'après l'âge du consommateur. Autrement dit, on n'épargne pas pareil jeune que vieux. Je dirais même plus, mon cher Ducont : quand t'es jeune, t'as tendance à épargner pour t'acheter ta mob et plus tard ta baraque. Quand t'es vieux, t'as tendance à épargner pour ta pierre tombale et pour laisser un petit quelque chose (un tout petit petit capital) à tes descendants, si t'en as. Si tu es riche et que tu as honte d'avoir pressuré le populo toute ta vie, , tu laisses le pognon à des oeuvres philantropiques ; si t'es une vieille conne égoïste façon Bettencourt qui s'est contentée de sucer le capital tout en remarquant que ceci n'était pas une pipe, tu peux même le léguer à ton chien Kiki. La fluctuation de l'épargne d'après l'âge du consommateur s'appelle le "cycle de vie" (non, ce n'est pas un opus en quatre volumes d'une saga d'héroïc fantasy).
ahahah. Tu me donnes combien ?
Ta mère attentive en cours, elle."
Réponse aussi sec du Clopinou :
" C'est une analyse trop personnelle ne se basant pas assez sur des faits historiques ou des analyses de mécanismes économique précis. Malgré tout la verve du candidat parvient à toucher le jury : 3 sur 20..."
3/20 !!!
Il va voir quand il va rentrer à la maison, celui-là...