Une fois de plus, une fois de trop, j'ai voté UMP... Notez que ça allait avec tout le reste : le temps particulièrement pénible (une espèce de petite pluie verglaçante, des flaques d'eau partout, mon sac qui tombe dedans au moment d'aller voter...) les tronches particulièrement pénibles des autres électeurs dans le bureau, tous si ostensiblement F Haine, et le résultat particulièrement pénible de mon village. A Beaubec, le Fhaine a gagné, de peu mais gagné ( malgré mon sacrifice !) . Il n'y a eu que deux bulletins blancs au second tour, c'est rigolo (toutes proportions gardées) : je sais qui c'est !
Un dimanche bien pourri.
Ce lundi, remise du DVD du film au PETR de Neufchâtel en Bray, comme preuve du travail accompli et récupération des sous du fonds Leader. Le travail n'est évidemment pas tout-à-fait fini : le film est déjà visible tel quel mais Clopin veut fignoler un peu le tout (modifications d'ailleurs invisibles pour tout autre que des pros de l'image), aussi on a bien insisté sur une diffusion en septembre seulement. Pas question de dévoiler le film avant. Seuls nos "vrais" commanditaires, l'A.R.B.R.E.(et pas nos subventionneurs), et quelques potes ont le droit de le visionner.
Je repars dans d'autres projets d'écriture, avec optimisme, d'autant que j'ai tout intérêt à prendre du recul avec le film, désormais. Une longue discussion avec Clopin, sur le terme de la "reconnaissance" m'en a d'ailleurs convaincue : Clopin préfère que je ne sois pas présente à la soirée-débat de présentation du film, en septembre. Ca peut paraître un peu injuste, mais il faut le comprendre : pour lui, mon problème de "reconnaissance" l'amène à devoir "penser à moi", même quand il n'est pas trop disponible, et ça le brèle. En tout cas, ça l'a brêlé pour "la Bergère et l'Orchidée".
Bien entendu, je trouve qu'il a à la fois raison et tort. Il est parfaitement exact que, lors de la soirée de présentation de la Bergère et l'Orchidée, il y a trois quatre ans, je suis partie bien avant la fin de la soirée, parce que j'avais été blessée de la manière dont Clopin "escamotait" mon rôle, ou plutôt employait uniquement le "je" , le "mon" ("mon film", "j'ai tourné cette scène", "j'ai fait ci") en semblant oublier que je m'étais moi aussi investie. Du coup, mon départ l'a tracassé, il ne s'est pas senti aussi à l'aise qu'il aurait pu l'être. Pourtant, je ne suis pas partie pour l'emmerder ou le faire culpabiliser - juste parce que, quand quelque chose "ne passe pas", j'ai tendance à m'isoler, voilà tout. M'enfin je peux tout à fait comprendre que mon attitude lui ait été désagréable !
D'où ce qu'il me dit de mon soi-disant problème de "reconnaissance" - et là je trouve qu'il a tort. Parce que je ne suis certes PAS en quête de reconnaissance "sociale", en attente de "compliments" ou de "commentaires" sur ce que je peux produire ou contribuer à créer. Mais pourtant je suis en attente de "reconnaissance" : au sens de "merci" : sa reconnaissance à lui, Clopin. Voilà. Je veux qu'il me soit reconnaissant ce que j'ai pu lui apporter, et qu'il m'intègre dans un "nous" , dans sa tête et dans ses discours. Très vieille problématique entre nous !
Parce que sa motivation à lui est claire : derrière le plaisir de créer ou d'utiliser son savoir-faire, il est poussé par ses convictions, son passé, ses engagements, et qu'il a envie de témoigner du travail de l'A.R.B.R.E et de ses potes : c'est pour tout ça qu'il a fait le film.
Mais moi, c'est pour lui que je me suis impliquée ! Juste pour lui (et le plaisir de créer quelque chose, of course) !
Finalement, ça m'arrange de devoir me désinvestir : il est assez normal, pour une mère porteuse, de ne pas être invitée au baptême du petit, pas vrai ?